Ecole de Barbizon

En 1835, Théodore Rousseau (1812-1867), un peintre âgé de 23 ans s'installe dans le village de Barbizon, près de Fontainebleau. Refusé au Salon jusqu'en 1848, il disposa d'une salle à l'Exposition universelle en 1855. Il demeurera  à Barbizon jusqu'à sa mort en 1867.

A la même époque à Paris, la monarchie de Juillet triomphe et avec elle, une bourgeoisie modérée qui jette en France les bases de la révolution industrielle. Un mouvement lent mais durable est enclenché : les campagnes commencent à se vider et les villes à se remplir. Le bourgeois qui ignorait la campagne depuis des siècles, s'intéresse à elle de manière passionnée. Ainsi, la cour de la ferme devient charmante à ses yeux et les cochons émeuvent les coeurs. Il aime les espaces restreints et se sentir chez lui, dans un cadre familier qui le rassure : une nature raisonnablement sauvage, un sous-bois policé, un étang vaporeux, un paysan qui salue en passant et une auberge accueillante.

Barbizon, c'est donc d'abord un paysage. Un paysage sans histoire. Le public est las de l'épopée napoléonienne ! Barbizon est un lieu d'accueil, un "espace de liberté". Chacun peut y travailler à son idée. Diaz de la Pena (1807-1876) aimait les matières généreuses, Pissaro s'en souviendra. Daubigny (1817-1878), plus léger s'intéressera davantage aux effets de lumière. Ami de Camille Corot, il prendra la défense de Claude Monet.

A Barbizon donc, on maniait le pinceau et on se gardait bien de théoriser sur la peinture.

C'est dans cette atmosphère confraternelle, avec un respect mutuel et une assistance réciproque, que la figure du peintre contemporain naît : un créateur solitaire, un artiste sans école mais non sans postérité !